Journée internationale pourl’élimination de la violence sexuelle
Le féminicide n’est pas seulement un meurtre
Le 25 novembre est la Journée internationale pour l’élimination des violences sexistes et sexuelles à l’égard des femmes et des filles, instituée par l’ONU en 1999 en mémoire des trois sœurs Mirabal, déportées, violées et assassinées à cette même date en 1960 en République dominicaine. Plus de 60 ans se sont écoulés depuis, mais malheureusement des féminicides continuent d’être commis dans toutes les parties du monde.
À l’échelle mondiale, on estime que 736 millions de femmes – près d’une sur trois – ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle de la part de leur partenaire intime, de violence sexuelle d’un autre partenaire, ou des deux, au moins une fois dans leur vie.
Oui, parce que la plupart des féminicides sont commis précisément par le partenaire, le mari, le petit ami ou l’ex. Même en Suisse, le phénomène est présent et préoccupant, avec une femme tuée tous les quinze jours par un proche parent, tandis qu’une femme sur sept réussit à survivre à une tentative de féminicide. En 2022, 25 meurtres ont été commis dans la sphère domestique (23 en 2021), dont 16 dans le cadre d’une relation entre partenaires ou ex-partenaires. Dans ces 16 meurtres, 15 des victimes étaient des femmes.
Mais pourquoi est-il important de faire la distinction entre homicide et féminicide ? Parce que tant qu’ils n’ont pas de nom, les choses et les phénomènes sont invisibles. Nommer un problème est essentiel pour faire prendre conscience de son existence et pour agir. Commencer à nommer les meurtres misogynes par le terme « féminicide » permet d’éliminer la généralisation qui découle de l’utilisation de mots tels que « meurtre » et « assassinat », de comprendre leur prévalence et la manière d’enquêter à leur sujet.
Un féminicide n’est pas trivialement « le meurtre d’une femme ». Un voleur tue une femme ? C’est un meurtre. Un homme traque puis tue son ex-petite amie parce qu’il n’accepte pas qu’elle puisse avoir sa propre vie ? Fémicide. Cela paraît simple, mais cela suscite encore de fortes résistances.